- entripaillé
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⇒ENTRIPAILLÉ, ÉE, adj.Qui a une grosse bedaine. Moine entripaillé. Synon. bedonnant, pansu; anton. maigre. Il était, du reste, entripaillé comme il faut, et capable de bien remplir un trône (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 30). Pour Protée, il me faudrait un gaillard puissamment entripaillé (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1899-1926, p. 215). Le matador entripaillé soupira (ARNOUX, Roi, 1956, p. 347).— P. métaph. Paris entripaillé, cuvant sa graisse, appuyant sourdement l'empire (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 733).— En emploi subst. Vrai, elle le trouvait trop rossard, cet entripaillé (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 751).Rem. On rencontre ds la docum. entripaillement, subst. masc. Fait de trop bien se nourrir. Ce ne sont que mangeailles, ripailles, entripaillements et paillardises (FAURE, Hist. art, 1921, p. 20).Prononc. et Orth. :[
]. [a] ant. à la finale ds DG. Cf. -aille, -ailler. Étymol. et Hist. 1663 (MOLIÈRE, Impromptu de Versailles, scène 1). Dér. de tripaille; préf. en-; suff. -é. Fréq. abs. littér. :5.
entripaillé, ée [ɑ̃tʀipɑje] adj.ÉTYM. 1663; de en-, tripaille, et suff. -é.❖♦ Littér. De forte corpulence, qui a un très gros ventre. ⇒ Gros.1 Les Halles géantes, les nourritures débordantes et fortes, avaient hâté la crise. Elles lui semblaient la bête satisfaite et digérant, Paris entripaillé cuvant sa graisse, appuyant sourdement l'empire. Elles mettaient autour de lui des gorges énormes, des reins monstrueux, des faces rondes, comme de continuels arguments contre sa maigreur de martyr, son visage jaune de mécontent.Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 203 (1875).2 Delteil : je m'attendais à voir un gaillard entripaillé et truculent, je vois un jeune homme mince et frêle comme un cure-dent ou comme ces employés dans les mairies qui sont préposés aux décès.Claudel, Journal, t. I, p. 702.
Encyclopédie Universelle. 2012.